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法国键政人如何开一家小偷公司?【硬核狠人24】

2023-01-05 11:03 作者:临安_不安  | 我要投稿

我为什么是一个盗贼?

译者注:我承认我不会法文,因此这篇文章是以英文译文为主法文为辅进行的翻译,更他妈头秃了……这篇文章国内还没有一篇成熟的翻译。

译者注:在20世纪之交,亚历山大·马里乌斯·雅各布最初以巴黎为基地领导了一伙有武装的无政府主义者,他们的活动蔓延至了法国全境。雅各布承认参与了106起抢劫,以及于1903年阿布维尔的一场枪战中杀死了一名警察。他在18个月后被捕并于1905年接受庭审。他被判有罪并被判处终身强制劳动。下文最初出现在 1905 年 4 月的《巴莱社会》中。不得不说,雅各布是个演讲的天才。但历史的局限性以及他自己知识水平的限制,导致的他对无政府主义的理解也并不算深刻,比如,他将盗窃作为反抗不公的工具。而这番演讲放到任何一个人身上都是诡辩,但在这个人嘴里说出来却是让人无比信服。因为他是真的这么想的也是真的在践行着他自己的理论。最主要是他做这一切的时候他是真的从公心出发。当他发现自己所践行的主义有他无法回答的问题时他没有逃避,没有恼怒,更没有崩溃,而是尽自己所能去思考怎么解决。



各位先生们:

你们现在知道我是谁了:一个以盗窃为生的叛逆者。此外,我还烧毁了几家旅馆,捍卫了我的自由,反对官僚的迫害。

我公开了我的整个战斗经历:我把它当作考验你们智力的工具。(英文版翻译:I laid bare to you my entire existence of combat: I submit it as a problem for your intelligence.;法文原文:J’ai mis à nu toute mon existence de lutte ; je la soumets comme un problème à vos intelligences.)

我不承认任何人有审判我的权力,我也不要求得到宽恕和赦免。我不会向那些我讨厌和鄙视的人卑躬屈膝。你们是最强大的(Vous êtes les plus forts ! )!随你怎么处置我,把我送进监狱或者断头台上,我不在乎!但在我上路之前,让我来告诉你们。

既然你们指责我是小偷,那就很有必要来解释解释什么是小偷。

在我看来,盗窃是所有人为了满足自己的胃口而能感受到的一种需要。这种需要无处不在:从如生命般出生又凋亡的恒星,到空间中生存的虫豸,如此渺小又如此繁多,以至于我们难以分辨。生命不过盗窃和残杀,如植物与野兽般为生存而残食。

一个生命的诞生仅仅是作为他者的养分。不管人类达到了何种程度,或者更确切的说,就算达到最完美的程度,依旧受制于这一法则。唯有死亡方能逃脱(il ne peut s’y soustraire sous peine de mort. )。他杀死植物和野兽来养活自己。

万灵之长:贪得无厌( Roi des animaux, il est insatiable.)。

除了维持生命的事物外,人们还需要空气、水和阳光。不过我们几时见过为了争夺这些必需品而争吵、残杀的?据我所知,没有。(Pas que je sache)。然而,空气、水和阳光是世间最为珍贵的东西,离开了它们,人就无法生存。

我们可以连续几天不触碰那些使我们奴役自己的东西。但如果不触碰空气,我们又能坚持多久呢?连一刻钟也不行。而水占据了人体的四分之三,对维持人体组织的活力必不可少。如果没有热量,没有阳光,生命将毫无可能。

所以,每个人都会拿走或者说“窃走”能维持其他人生命的“滋养品”,那么法律会控诉每个人都有罪么?显然不会!那么我们为什么要把热量、阳光之类的滋养品和其它的东西区别对待呢( Pourquoi réserve-t-on le reste )?因为其他的东西都需要人们付出努力和进行一定的劳动。而劳动是一个社会的特征,也就是说,是所有个体的联合,然后期望以很少(相比于单个人劳动)的努力来谋求幸福(Mais le travail est le propre d’une société, c’est-à-dire l’association de tous les individus pour conquérir, avec peu d’efforts, beaucoup de bien-être)。然而现实真的如此吗?你们所谓的国家机器是否真的建立在这种组织形式上呢?事实证明,恰恰相反。

遍身罗绮者,不是养蚕人(一个人工作越多,赚的越少;而他生产越少,受益越多)( Plus un homme travaille, moins il gagne ; moins il produit, plus il bénéficie.)。因此,济世救民之事不被考量(Le mérite n’est donc pas considéré)。只有胆大妄为之徒才会掌权,并迅速把自己的强取豪夺合法化。

整个社会阶级的从上到下,无一不是上层卑鄙而下层愚昧。你们又怎么指望看透了这些真理的我会尊重这种状态呢?

卖酒的和开妓院的发财致富,而天才却因贫困病死在医院的床上。泥瓦匠住着草房;纺织娘没有衣裳; 卖盐的喝着淡汤,种田的吃着米糠; 磨面的吃瓜秧;炒菜的光闻着香; 编凉席的睡光床,招棺材的死路旁(注:和原文不同)( Le boulanger qui pétrit le pain en manque ; le cordonnier qui confectionne des milliers de chaussures montre ses orteils, le tisserand qui fabrique des stocks de vêtements n’en a pas pour se couvrir ; le maçon qui construit des châteaux et des palais manque d’air dans un infect taudis)……什么都生产的人什么都没有,什么都不生产的人什么都有。

这样情况只会在工人阶级和有产阶级间产生对立。战争爆发了,仇恨接踵而来。

你们称一个人是小偷、是强盗,并对他施加严苛的法律,那你们为什么不问问自己,他还能干些什么?你们可曾见过食利者入室盗窃?我从未见过,想必你们也没有。不过我既不是食利者也不是地主,我只是一个靠着双手和大脑努力维持生计的人,所以我不得不采取各种方式维持生存。但社会只“恩赐”了我三种生存方式:工作、乞讨或盗窃。工作并不可恨,反而能使我愉悦,因为人不能不工作;我们的肌肉和大脑必须消耗大量的能量( ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser.)。但我痛恨那些为了微薄的薪水而流血流汗的“工作”。这种“工作”不会给我创造任何财富。

一句话,向这种卖淫般的工作屈服是一种耻辱。而乞讨则是堕落,是对一切尊严的否定。每个人都有权享受生命的盛宴。

人不乞求生存的权利,而人的生存权却被夺去。(Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend

盗窃是将一切归还,拿回自己应得的东西,而不是像在流放地那样被关在工厂里。与其像是乞讨般为了我应得的东西低声下气丧失尊严,不如反叛与抗争,与富人开战,从他们手里夺回我应得的东西。

当然,你们宁愿让我服从你们的法律。成为一个温驯而又勤劳的工人,给你们创造财富来换取可怜的薪水。至于当我无法工作且大脑麻木时,我应该拖着疲惫衰老的身躯和愚蠢的大脑爬到某个街角死去。这样,你们就不会叫我为“愤世嫉俗的强盗”,而是叫我“老实的工人”了。如果之前的我足够阿谀奉承的话,说不定还会给我颁发一枚劳动勋章,就像牧师向傻瓜们许诺天堂是多么的美好那样。当然,你们不会像牧师这样许诺抽象的愿望,因为你们会给他们一张白纸,一张奖状(起码有实物)。

我非常感谢你们的善心,非常感谢,先生们。我宁愿成为一个意识到自己权利的“愤世嫉俗的强盗”,也不愿成为一个只会工作的机器人,或者一个矗立着的无害的石像。

一旦我清楚了这些,我就毫无顾忌地进行偷窃。我没有你们所谓尊重财产的“道德”。事实上,没有比所有者更无耻的小偷了。

庆幸吧,先生们,这种所谓名叫“道德”的偏见已经在人民中扎下了根,因为它是你们最优秀的宪兵。你们清楚地知道你们所坚持的法律和武力软弱无比,说得好听些,道德已经成为了你们最坚强的捍卫者。但要小心,凡事都不会“万寿永昌”。用阴谋诡计和武力搭建的一切,都可以被阴谋和武力摧毁。

人类无时无刻都在变化着(Le peuple évolue tous les jours)。难道你们看不见,在了解了真相的、清楚了自己权利的、那些忍饥挨饿的人,那些乞丐,那些可怜的人……所有的受害者,都拿起了扳手、撬棍,拿着武器武装了自己,去袭击你们,夺回属于他们创造的财富,夺回你们从他们那里偷来的财富。

你觉得他们这样会更加痛苦吗?我认为不会。如果他们想清楚了这点,他们宁愿冒所有可能的风险,也不愿在他们痛苦的呻吟时,让你们变得更加肥胖。

“监狱……流放……断头台”,会有人说到这些。但与工人们正在所有可能的痛苦中煎熬,过着非人般的生活相比。这些对我而言又算得了什么呢?

在地底下为了一点零星面包而劳作的矿工,没有阳光,随时都可能成为爆炸的受害者;在屋顶上劳作的瓦工,随时可能跌落碎成数块;水手知道自己将要出发,但却不知是否还能归来。大量工人在自己的岗位上患上致命的疾病,自己筋疲力尽,只不过是毒害自己。即使是宪兵、警察和你们的贴身男仆,你们的走狗,他们为了能多啃些骨头,也会在与你们的敌人的战斗中死去。

执着于狭隘的利己主义,你们是不是对这个境况保持怀疑?“人们畏惧我们”,你们可能会说,“我们用恐惧和镇压来管理人民。要是他敢大喊大叫,我们会把他丢进监狱;要是他犯了错误,我们会让他滚去流放地;要是他想采取行动,我们会把他推向断头台!”

先生们,相信我,你们错了。你们的审判决不会是对人民反抗的补救措施。镇压绝不是一种补救措施,它只会加剧反抗。

强制措施只会埋下仇恨和报复的种子。这是一个致命的循环。无论如何,自从你们砍掉了人头,自从你们将反抗者押入流放地和监狱,你们又能有什么办法来阻止仇恨的显现呢?说话!回答!事实证明了你们的无能!

就我而言,我非常清楚我的行为,除了流放地或断头台之外别无他路。但你们必须明白,这没有阻挡我的行动。如果我投身于盗窃,那不是利益问题,而是原则问题。我宁愿保护自己的自由、独立和男人的尊严,也不愿让自己成为给他人创造财富的奴隶。我宁愿抢劫,也不愿被抢!

当然,我也谴责一个人通过暴力和诡计抢夺他人的劳动成果。但正因为如此,我才向偷窃穷人财产的富人开战。我也想生活在一个消灭了盗贼的社会。我只赞成并使用盗窃作为消灭个人财产这种最不公正的盗窃的手段。

欲灭其果,必先灭因。如果存在盗窃,那是因为一些人有着丰富的财富,而另一些人一无所有;因为一切都只属于少数“盗贼”。只有当人们将快乐和痛苦、劳动和财富共同分享,只有当一切都属于每个人时,斗争才会消失。

革命的无政府主义者们,我进行了革命。

无政府主义万岁!

为了《萌芽》,为了你们,为了事业!


法文原文:

Messieurs,

Vous savez maintenant qui je suis : un révolté vivant du produit des cambriolages. De plus j’ai incendié plusieurs hôtels et défendu ma liberté contre l’agression d’agents du pouvoir. J’ai mis à nu toute mon existence de lutte ; je la soumets comme un problème à vos intelligences. Ne reconnaissant à personne le droit de me juger, je n’implore ni pardon, ni indulgence. Je ne sollicite pas ceux que je hais et méprise. Vous êtes les plus forts ! Disposez de moi comme vous l’entendrez, envoyez-moi au bagne ou à l’échafaud, peu m’importe ! Mais avant de nous séparer, laissez-moi vous dire un dernier mot.

Puisque vous me reprochez surtout d’être un voleur, il est utile de définir ce qu’est le vol.

À mon avis, le vol est un besoin de prendre que ressent tout homme pour satisfaire ses appétits. Or ce besoin se manifeste en toute chose : depuis les astres qui naissent et meurent pareils à des êtres, jusqu’à l’insecte qui évolue dans l’espace, si petit, si infime que nos yeux ont de la peine à le distinguer. La vie n’est que vols et massacres. Les plantes, les bêtes s’entre-dévorent pour subsister. L’un ne naît que pour servir de pâture à l’autre ; malgré le degré de civilisation, de perfectibilité pour mieux dire, où il est arrivé, l’homme ne faillit pas à cette loi ; il ne peut s’y soustraire sous peine de mort. Il tue et les plantes et les bêtes pour s’en nourrir. Roi des animaux, il est insatiable.

En outre des objets alimentaires qui lui assurent la vie, l’homme se nourrit aussi d’air, d’eau et de lumière. Or a-t-on jamais vu deux hommes se quereller, s’égorger pour le partage de ces aliments ? Pas que je sache. Cependant ce sont les plus précieux sans lesquels un homme ne peut vivre. On peut demeurer plusieurs jours sans absorber de substances pour lesquelles nous nous faisons esclaves. Peut-on en faire autant de l’air ? Pas même un quart d’heure. L’eau compte pour trois quarts du poids de notre organisme et nous est indispensable pour entretenir l’élasticité de nos tissus ; sans la chaleur, sans le soleil, la vie serait tout à fait impossible.

Or tout homme prend, vole ces aliments. Lui en fait-on un crime, un délit ? Non certes ! Pourquoi réserve-t-on le reste ? Parce que ce reste exige une dépense d’effort, une somme de travail. Mais le travail est le propre d’une société, c’est-à-dire l’association de tous les individus pour conquérir, avec peu d’efforts, beaucoup de bien-être. Est-ce bien là l’image de ce qui existe ? Vos institutions sont-elles basées sur un tel mode d’organisation ? La vérité démontre le contraire. Plus un homme travaille, moins il gagne ; moins il produit, plus il bénéficie. Le mérite n’est donc pas considéré. Les audacieux seuls s’emparent du pouvoir et s’empressent de légaliser leurs rapines. Du haut en bas de l’échelle sociale tout n’est que friponnerie d’une part et idiotie de l’autre. Comment voulez-vous que, pénétré de ces vérités, j’aie respecté un tel état de choses ?

Un marchand d’alcool, un patron de bordel s’enrichit, alors qu’un homme de génie va crever de misère sur un grabat d’hôpital. Le boulanger qui pétrit le pain en manque ; le cordonnier qui confectionne des milliers de chaussures montre ses orteils, le tisserand qui fabrique des stocks de vêtements n’en a pas pour se couvrir ; le maçon qui construit des châteaux et des palais manque d’air dans un infect taudis. Ceux qui produisent tout n’ont rien, et ceux qui ne produisent rien ont tout.

Un tel état de choses ne peut que produire l’antagonisme entre les classes laborieuses et la classe possédante, c’est-à-dire fainéante. La lutte surgit et la haine porte ses coups.

Vous appelez un homme « voleur et bandit », vous appliquez contre lui les rigueurs de la loi sans vous demander s’il pouvait être autre chose. A-t-on jamais vu un rentier se faire cambrioleur ? J’avoue ne pas en connaître. Mais moi qui ne suis ni rentier ni propriétaire, qui ne suis qu’un homme ne possédant que ses bras et son cerveau pour assurer sa conservation, il m’a fallu tenir une autre conduite. La société ne m’accordait que trois moyens d’existence : le travail, la mendicité, le vol. Le travail, loin de me répugner, me plaît, l’homme ne peut même pas se passer de travailler ; ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser. Ce qui m’a répugné, c’est de suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire, c’est de créer des richesses dont j’aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité c’est l’avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de la vie.

Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend.

Le vol c’est la restitution, la reprise de possession. Plutôt que d’être cloîtré dans une usine, comme dans un bagne ; plutôt que mendier ce à quoi j’avais droit, j’ai préféré m’insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. Certes, je conçois que vous auriez préféré que je me soumette à vos lois ; qu’ouvrier docile et avachi j’eusse créé des richesses en échange d’un salaire dérisoire et, lorsque le corps usé et le cerveau abêti, je m’en fusse crever au coin d’une rue. Alors vous ne m’appelleriez pas « bandit cynique », mais « honnête ouvrier ». Usant de la flatterie, vous m’auriez même accordé la médaille du travail. Les prêtres promettent un paradis à leurs dupes ; vous, vous êtes moins abstraits, vous leur offrez un chiffon de papier.

Je vous remercie beaucoup de tant de bonté, de tant de gratitude, messieurs. Je préfère être un cynique conscient de mes droits qu’un automate, qu’une cariatide.

Dès que j’eus possession de ma conscience, je me livrai au vol sans aucun scrupule. Je ne coupe pas dans votre prétendue morale, qui prône le respect de la propriété comme une vertu, alors qu’en réalité il n’y a de pires voleurs que les propriétaires.

Estimez-vous heureux, messieurs, que ce préjugé ait pris racine dans le peuple, car c’est là votre meilleur gendarme. Connaissant l’impuissance de la loi, de la force pour mieux dire, vous en avez fait le plus solide de vos protecteurs. Mais prenez-y garde ; tout n’a qu’un temps. Tout ce qui est construit, édifié par la ruse et la force, la ruse et la force peuvent le démolir.

Le peuple évolue tous les jours. Voyez-vous qu’instruits de ces vérités, conscients de leurs droits, tous les meurt-de-faim, tous les gueux, en un mot, toutes vos victimes, s’armant d’une pince-monseigneur aillent livrer l’assaut à vos demeures pour reprendre leurs richesses, qu’ils ont créées et que vous leur avez volées. Croyez-vous qu’ils en seraient plus malheureux ? J’ai l’idée du contraire. S’ils y réfléchissent bien, ils préféreraient courir tous les risques plutôt que de vous engraisser en gémissant dans la misère. La prison... le bagne... l’échafaud ! dira-t-on. Mais que sont ces perspectives en comparaison d’une vie d’abruti, faite de toutes les souffrances. Le mineur qui dispute son pain aux entrailles de la terre, ne voyant jamais luire le soleil, peut périr d’un instant à l’autre, victime d’une explosion de grisou ; le couvreur qui pérégrine sur les toitures peut faire une chute et se réduire en miettes ; le marin connaît le jour de son départ, mais il ignore s’il reviendra au port. Bon nombre d’autres ouvriers contractent des maladies fatales dans l’exercice de leur métier, s’épuisent, s’empoisonnent, se tuent à créer pour vous ; il n’est pas jusqu’aux gendarmes, aux policiers, vos valets qui, pour un os que vous leur donnez à ronger, trouvent parfois la mort dans la lutte qu’ils entreprennent contre vos ennemis.

Entêtés dans votre égoïsme étroit, vous demeurez sceptiques à l’égard de cette vision, n’est-ce pas ? Le peuple a peur, semblez-vous dire. Nous le gouvernons par la crainte de la répression ; s’il crie, nous le jetterons en prison ; s’il bronche, nous le déporterons au bagne ; s’il agit, nous le guillotinerons ! Mauvais calcul, messieurs, croyez-m’en. Les peines que vous infligerez ne sont pas un remède contre les actes de révolte. La répression, bien loin d’être un remède, voire un palliatif n’est qu’une aggravation du mal.

Les mesures correctives ne peuvent que semer la haine et la vengeance. C’est un cycle fatal. Du reste, depuis que vous tranchez des têtes, depuis que vous peuplez les prisons et les bagnes, avez-vous empêché la haine de se manifester ? Dites ! Répondez ! Les faits démontrent votre impuissance. Pour ma part, je savais pertinemment que ma conduite ne pouvait avoir pour moi d’autre issue que le bagne ou l’échafaud. Vous devez voir que ce n’est pas ce qui m’a empêché d’agir. Si je me suis livré au vol, ça n’a pas été une question de gains, de livres, mais une question de principe, de droit. J’ai préféré conserver ma liberté, mon indépendance, ma dignité d’homme, que me faire l’artisan de la fortune d’un maître. En termes plus crus, sans euphémisme, j’ai préféré être voleur que volé.

Certes, moi aussi je réprouve le fait par lequel un homme s’empare violemment et avec ruse du fruit du labeur d’autrui. Mais c’est précisément pour cela que j’ai fait la guerre aux riches, voleurs du bien des pauvres. Moi aussi je voudrais vivre dans une société où le vol serait banni. Je n’approuve et n’ai usé du vol que comme moyen de révolte propre à combattre le plus inique de tous les vols : la propriété individuelle.

Pour détruire un effet, il faut au préalable en détruire la cause. S’il y a vol, ce n’est que parce qu’il y a abondance d’une part et disette de l’autre ; que parce que tout n’appartient qu’à quelques-uns. La lutte ne disparaîtra que lorsque les hommes mettront en commun leurs joies et leurs peines, leurs travaux et leurs richesses ; que lorsque tout appartiendra à tous.

Anarchiste révolutionnaire j’ai fait ma révolution,

Vienne l’Anarchie



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